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04/07/2011

Ben Ali jugé pour détention de drogue et d'armes

 
L'ancien président tunisien doit être jugé ce lundi par contumace pour la découverte de résine de cannabis, d'armes et de pièces archéologiques dans le palais présidentiel de Carthage après sa fuite en Arabie Saoudite, le 14 janvier. A moins d'un report, jugé peu probable.

      
L'ex-président tunisien Ben Ali est jugé par contumace ce lundi à Tunis dans une affaire de détention d'armes, de stupéfiants et de pièces archéologiques, un procès formel dont le verdict devrait être connu dans la journée, à moins d'un nouveau report. L'un des deux avocats commis d'office (sur quatre, deux se sont retirés), Hosni Béji, a d'ores et déjà annoncé qu'il demanderait le report du procès pour mieux préparer la défense de son client. Mais cette demande a peu de chance d'être accordée, selon des sources judiciaires. "On ne va pas se laisser faire, on va défendre notre client comme il se doit", a assuré l'autre avocat de la défense Bachir Mahfoudhi.
Le procès, initialement prévu le 30 juin mais qui avait été reporté pour cause de grève des magistrats, se doit se tenir devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. C'est cette même cour qui a déjà condamné par contumace, le 20 juin, l'ancien homme fort de la Tunisie et son épouse Leïla Trabelsi à 35 ans de prison et 45 millions d'euros d'amende pour détournement de fonds.

Les craintes d'une "justice expéditive"

A l'ouverture de l'audience, le président lira l'acte d'accusation, qui ne vise que Zine El Abidine Ben Ali. Deux kilos de résine de cannabis, des armes et des pièces archéologiques ont été découverts dans le palais présidentiel de Carthage, après la fuite du dictateur en Arabie Saoudite le 14 janvier, selon l'accusation. Le procureur prononcera ensuite son réquisitoire. Puis la défense demandera le report du procès, et la cour se retirera pour délibérer.

"Un procès par contumace est un procès formel", souligne l'ancien juge Mokhtar Yahyaoui, précisant que "tout recommence à zéro" si l'inculpé se présente devant la justice. La condamnation express lors du premier procès pour détournement de fonds le 20 juin avait suscité les critiques des avocats qui ont dénoncé "une justice expéditive". "On rate une occasion historique pour la justice", déplore Abdessatar Messaoudi, ancien avocat commis d'office pour Ben Ali, en réclamant "un procès équitable et le respect des droits de la défense". Mais "la seule possibilité pour la défense de débattre du dossier, c'est la présence de l'accusé", rappelle Mokhtar Yahyaoui, en jugeant "fantaisiste" l'hypothèse d'un retour volontaire de Ben Ali en Tunisie.