A l’annonce du dernier remaniement, on ne pouvait pas ne pas remarquer qu’il se composait de 33 membres, entre ministres et Secrétaires d’Etat. Le nombre est surprenant pour un gouvernement, de transition et de gestion des affaires courantes.
Et alors que les ministères de souveraineté et les grands ministères, n’étaient pas doublés d’un Secrétariat d’Etat, ce sont ceux de moindre importance économiques, qui se voient divisés entre ministres et Secrétaires d’Etat.
Au-delà du fait que la division des tâches, l’association et la dissociation entre départements (le tourisme qui irait mieux avec la culture qu’avec le commerce, un grand ministère de l’économie ou un ministère de la planification au lieu de départements épars) posent plus d’une question, ce chiffre de 33, appelle aussi une question qui taraude plus d’un citoyen : combien coûte ce gouvernement au budget, au contribuable et au citoyen tunisiens ?
Plantons d’abord le décor. Un ministère, c’est surtout un salaire et deux voitures par personne. Depuis la dernière augmentation qui a concerné les membres du gouvernement en 2009 (une augmentation d’a peu près 700 DT), un ministre touche en net 4500 DT. Un Secrétaire d’Etat, touche quelque 3800 DT nets par mois. Les deux, disposent, chacun de deux voitures. Une officielle et l’autre pour la famille qu’il délaisse presque 20 heures sur 24. Pour chaque voiture, c’est un complément de 400 litres d’essence. En sans plomb, le litre d’essence coûte 1,320 DT à la pompe.
Apres un petit calcul, on se rendra compte que les 25 ministres représentent une masse salariale mensuelle de 122 mille 500 DT. Les 8 Secrétaires d’Etat, représentent une masse salariale mensuelle de 31 mille 200 DT. Leur parc de 66 voitures, consomment (c’est en tous cas le montant des bons d’essence qu’ils reçoivent) 26 mille 400 litres d’essence par mois. Cela représente 34 mille 848 DT par mois.
Au total et par mois, les 33 membres du gouvernement, transitoire, non décisionnel et de gestion des affaires courantes, représentent une dépense mensuelle de 178 mille 548 DT. Dans six mois, ils représenteront une dépense de 1 million 71 mille 288 DT. Et on ne parle là que des ministres, par de leurs chefs cabinets, ni encore des dépenses du haut comité de protection de la Révolution et des autres Commissions qui travaillent et utilisent voitures officielles, bureaux de banques et autres commodités. On pourrait alors, aller un peu plus loin et se poser la fatidique question du, tout ca pour ça ?
Politiquement, le pays paie ainsi peut-être le bon prix de sa relative stabilité politique. Sur le plan de la sécurité, on pourrait même dire que cela vaut la peine et que la sécurité n’a pas de prix.
Ce n’est que sur le plan économique, que les résultats restent maigres et qu’on pourrait aisément se poser la question de savoir si le prix en valait la peine pour certains ministres ?